1992 – Live to Tell – Bill Frisell

(« Have a Little Faith »)

La discographie de Bill Frisell est incroyablement riche. Avec l’album « Have A Little Faith » (1992), le guitariste atteint un véritable sommet artistique.

Have A Little Faith: Frisell, Bill: Amazon.fr: Musique

Bill Frisell explore les possibles, armé de sa guitare, de ses pédales d’effets et de ses doigts. C’est une époque dont il se souvient dans un entretien réalisé en 2011 : « Il y a vingt ans, je me précipitais sur les nouveaux effets électroniques qui sortaient, toujours à la recherche de nouvelles sonorités. Je me suis beaucoup calmé depuis, et je n’ai pratiquement pas changé de matériel ces derniers temps. Tout ce dont j’ai réellement besoin se trouve sous mes doigts, sur la guitare elle-même » [1].

Guitarist Frisell finds energy in music's malleability | The  Spokesman-Review

Ce qui est remarquable chez ce guitariste, c’est que ses solos sont totalement originaux, dans le sens ou son style s’est construit sur une logique différente de la majorité de ses confrères.

Bill Frisell with a Rick Kelly Telecaster. Frisell is God. | ギター

Bill Frisell se pense toujours comme un musicien de jazz : « je suis certain qu’un certain nombre de personnes considèrent aujourd’hui que ce que je fais n’est plus du jazz. Je ne sais pas trop quoi leur répondre. Pour moi ça vient toujours d’un certain esprit propre au jazz. Je ne fais rien d’autre que transcrire dans mon propre langage, qui est fait de ce que je suis et de ce que mon époque m’impose, ce que j’ai appris des grands noms de cette musique ».
Ce qu’en leur temps Parker ou Rollins jouait, c’était un mélange indifférencié de leur époque et de leur sensibilité propre : « je ne fais rien d’autre : capter toutes ces musiques qui m’ont accompagné tout au long de mon existence, toutes celles qui constituent mon quotidien, et les passer au filtre de ma sensibilité. Tout ce qui touche à l’improvisation, tout ce qui regarde l’organisation du groupe, l’interaction entre les musiciens, continue d’appartenir pleinement à l’esthétique jazz. Sans doute que le son, lui, est plus problématique. On y entend en surface des éléments de rock, de country, etc. Mais la structure globale de la musique, la façon dont elle est faîte appartient sans réserve au jazz »[2].


[1] Marciano, F. (2011). Entretien avec Bill Frisell. Jazzmagazine Jazzman, 623, p.6.

[2] Ollivier, S. (2001). L’Amérique idéale de Bill Frisell. Lesinrocks.com.

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