1984 – Beat It – Eddie Van Halen (Michael Jackson)

(« Thriller »)

(« Thriller »)

« Je l’ai fait pour rien. C’était juste pour rendre service. (…) D’après le reste du groupe, mon manager et à peu près tout le monde, j’ai été un idiot complet, mais on ne m’a pas manipulé. Je ne fais rien si je n’ai pas envie de le faire »[1] explique Eddie Van Halen à propos de son mémorable solo dans le « Beat It » de Michael Jackson.

Le morceau « Beat It » est l’un des joyaux de l’album, et obtiendra un succès tant commercial qu’artistique.

C’est un tremplin idéal pour la lancée du magistral solo de Eddie Van Halen décrite avec passion par M. Sigwalt (1996) : « Après s’être annoncé en cognant sur la caisse de son instrument, Van Halen détend la corde Sol d’une tierce majeure, son index frettant la 4ème case, Si ; jouez la case et vivement détendez encore la corde jusqu’à atteindre le SI grave équivalent à la 2ème case de la corde La. Oui ? Relâchez la pression sur le bras jusqu’à retourner à l’intonation normale ; enchaînez par le slide et les harmoniques tappées du majeur »[3]. De source certaine, « le célèbre solo du hit Beat It de Michael Jackson fut littéralement éjaculé sur le vif par Eddie Van Halen, sans autres préparatifs que deux ou trois écoutes du playback »[5].

Tout aussi incroyable, Van Halen a bien failli ne pas jouer ce solo pour cause de problème de liaison téléphonique : « un jour, j’ai reçu un coup de fil d’un type qui prétendait être Quincy Jones. J’avais tellement l’habitude des canulars téléphoniques que je lui ai raccroché au nez. La seconde fois, je n’entendais plus ce qu’on me disait au bout de la ligne. Et la troisième, c’était lui qui ne pouvait pas m’entendre » [6]. Pour Philippe Manœuvre, « Quincy Jones fut vraiment l’artisan de cette réussite, comme à chacun des titres hard rock de Michael. Il a su en tant que producteur fabriquer un écrin sonore sublime avec les meilleures rythmiques du monde et, au creux de ce mix, un solo de guitare par les meilleurs du moment » [7].


[1] Les 50 solos du siècle (2002). Guitar Part, 101, p.33.

[2] Guedj, P. (2019). Michael Jackson et le hard rock : les liaisons électriques. Visible sur Le Point.fr (25/06/2019)

[3] Sigwalt, M. (1996). Techniques avancées : études détaillée des jeux en harmoniques, au vibrato & à la Wha-Wha. Paris : Editions Guitar Connection, p.31.

[4] Sigwalt, M. (1998). Techniques du Tapping. Paris : Editions Guitar Connection, p.14.

[5] Sigwalt, M. (1996). Le solo : nouvelle méthodologie pour le développement de la force d’improvisation. Paris : Editions Guitar Connection, p.6.

[6] Entretien de Michael Jackson au magazine Ebony en 1984.

[7] Les 50 solos du siècle (2002). Guitar Part, 101, p.33.



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